Clé USB : cachez ces données que je ne saurais voir

Devant vous, l’ordinateur de votre bibliothèque municipale. Une clé USB trône, là, plantée dans le dock USB de la tour. Curieux, vous cliquez sur le disque amovible : des dossiers s’affichent, des données accessibles, rien n’est crypté. Photos coquines, documents industriels confidentiels, script inédit de film… tout s’offre à vous. Pas si vite ! Vous pouvez regarder mais pas toucher.

Depuis quelques années les supports de stockage de données numériques se sont multipliées : disque flash externe, clé USB, cloud, carte SD, etc. Le temps des disquettes 3.5 et 5.25 pouces est définitivement révolu et les jours du disque dur mécanique et du cd/dvd-rom sont à présent comptés. Ce renouvellement des modes de stockages s’est accéléré avec un prix qui a proportionnellement décru à mesure que les capacités de stockage augmentaient. S’ils permettent un meilleur archivage et facilitent la copie et l’échange des données, ces supports légers et transportables soumettent l’utilisateur à de nouveaux risques : piratage, perte et vol.

Vous êtes donc en présence de l’objet du délit. Vous voyez déjà votre nom faire les gros titres “Madame Rose fait des émules”. L’imprudent aurait pu, à minima, prendre la précaution de protéger son contenu. Des solutions simples existent. On peut ainsi crypter les sauvegardes avec des logiciels libres comme RealCrypt ou Luksus sous Linux. Ils consistent à créer des conteneurs chiffrés protégés par mot de passe. Dans la même veine, un compresseur comme Winzip ou Winrar permet également de protéger ses données par un mot de passe. Le chiffrage peut également être effectuée à la source des données avec Axcrypt.

Pour votre information, nous pouvons aussi vous proposer notre service plus de protection des données pour les clés usb !

C’est d’ailleurs ce que dit la loi :

“Le responsable du traitement est tenu de prendre toutes précautions utiles, […], pour préserver la sécurité des données et, notamment, empêcher qu’elles soient déformées, endommagées, ou que des tiers non autorisés y aient accès.” Article 34 de la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés!

Néanmoins, si vous n’êtes pas tenu responsable de la légèreté du propriétaire, Il vous est strictement interdit de faire un quelconque usage des données qu’elle contient. Ni copie, ni revente, ni diffusion. Cette fois, vous seriez bel et bien sous le feu de la loi. Car les données peuvent s’inscrire dans plusieurs cadres de protection : code de la propriété intellectuelle, droit d’auteur, droit à l’image et droit de se faire recadrer si le propriétaire vous surprend.

Bien que la loi sur le délit de vol soit pour le cas de données copiées sujette à interprétation, certaines décisions de justice ont vu étendre le délit de vol aux choses immatérielles. Et en droit, une décision de justice répétée peut faire jurisprudence.

En conclusion, vous ne pouvez rien faire des données si ce n’est de les consulter. Bien que ce ne soit pas particulièrement moral, vous pourrez toujours invoquer que vous cherchiez avec bienveillance le nom du propriétaire.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous devez remplir ce champ
Vous devez remplir ce champ
Veuillez saisir une adresse e-mail valide.
Vous devez accepter les conditions pour continuer

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.