Bien plus qu’un simple accessoire informatique, la clé USB constitue aujourd’hui un véritable objet de mode à part entière. Grâce à l’imagination débordante de certains altruistes du high-tech, l’accessoire de stockage se transforme alors en objet de partage à l’instar d’une dead drop à but utopique.
La dead drop, une démarche de partage universelle
Phénomène apparu à New-York dans les années 2010 la dead drop, littéralement « boîte aux lettres morte », a été initiée par un jeune artiste berlinois puis reprise par un collectif de créateurs américains militants. Dans un souci d’universalisme et de partage public des données, la dead drop consiste en effet à insérer une clé USB dans un mur par le biais d’un mortier. Chacun peut alors dans l’espace public y connecter son laptop et y télécharger ou partager divers contenus numériques. Totalement anonyme et en dehors du circuit classique des réseaux connectés, cette démarche vise à révolutionner à sa façon le partage de fichiers dans une vision gratuite et citoyenne.
Totalement opposée au cloud issu des pure players de l’industrie informatique et du high-tech, la dead drop offre aux internautes d’infinies possibilités de partage dans tous les domaines. Il suffit pour rejoindre le mouvement qui a essaimé dans le monde entier d’insérer dans un mur de préférence une simple clé contenant un fichier récapitulant la charte déontologique de la communauté. Ensuite chaque utilisateur peut à sa guise consulter du contenu et partager comme bon lui semble plusieurs sujets, et ce de manière tout à fait anonyme.
Un Pokémon Go citoyen
Loin des phénomènes de masse à la Pokémon Go mais tout aussi divertissante, la démarche de cacher des clés USB dans chaque recoin du mobilier urbain reste une tentation séduisante. Sous un banc public, dans un mur isolé ou encore dans un endroit réservé aux seuls initiés, la clé USB devient un objet unique et personnalisé. Loin de son port associé traditionnellement à la machine, celle-ci se révèle enfin et joue un rôle à part entière dans la vie des internautes.
Façon agent secret pour partager entre amis ses secrets, sur un mur exposé au public pour enfin afficher ses opinions au grand jour ou simplement pour le plaisir de se prêter au jeu du téléchargement libre et gratuit, mille et une manières de jouer à ce Pokémon Go pour adultes consentants existent. Avec l’obligation une fois pluggée à son support de communiquer à la communauté l’emplacement de la clé, tout le monde peut ensuite partir à l’aventure. New-York, Pékin, Melbourne, Paris, Lyon ou Berlin, il y aurait aujourd’hui plus de 500 clés perdues qui n’attendent qu’à être trouvées pour s’allumer et clignoter de plaisir. Mais attention aux pirates !
